vendredi 11 mars 2011

Dragon force

Profitant de l'aimable proposition d'un fidel lecteur de Tactical RPG (Lucifell pour ne pas le nommer :) ), je vous propose aujourd'hui la critique qu'il a faite il y a quelques temps de cela de Dragon Force, visiblement un bon jeu auquel je n'ai malheureusement jamais pu m'essayer.



Dragon Force est un Jeu de Rôle Tactique assez méconnu (a tort !) qui verse dans
le wargame. C’est à Sega que l’on doit cette merveille justifiant à elle seule l’achat
d’une Saturn, et à Working Designs sa localisation anglaise (pas de français, donc).
Côté gameplay, Dragon Force constitue une approche originale du RPG, mâtinée de
stratégie, un rafraichissant retour aux sources vers le cultissime « Ogre Battle : The
March of the Black Queen » (Super Famicom), mais tout en innovation. Entrons dans
les méandres de ce qui fait tout l'intérêt et la force du soft …



Il était une fois …
Legendra, ce monde magnifique et verdoyant, baigné de l'amour de la déesse Astea,
est à présent à feu et à sang. Le puissant empereur de Fandaria a, pour une raison
inconnue, déclaré la guerre ouverte aux sept autres royaumes.

Vous incarnez l’un des huit charismatiques monarques (6 + 2 déblocables) et
devez ramener la paix sur Legendra. Votre tâche sera entre autres passablement
compliquée par le réveil imminent du dieu du chaos, Madruk …

Un scénario somme toute banal, mais qui cache de sympathiques rebondissements
et qui sied plutôt bien à l'ensemble, au même titre que l’ambiance musicale et
l’habillage anime / manga plutôt réussi.

Chacun son tour … ah, non :
Dragon Force est un soft à part dans ce genre à part qu'est le RPG Tactique.
Là ou la plupart d’entre eux proposent des combats au tour par tour, Sega a fait le
choix du temps réel, tant dans les combats que pour le déplacement des unités sur la
carte du monde.

Le jeu s’articule autour de deux phases de jeu répétées :

Dans un premier temps, le joueur est invité à s’occuper des affaires de son
royaume : il s'agit de récompenser les généraux valeureux, rechercher des artefacts
dans vos châteaux, les renforcer, etc.

Pendant la seconde phase (en temps réel et limité), les généraux des 8 royaumes et
des quelques forces neutres se déplacent par petits groupes, de château en château
sur des routes prédéfinies dans le but de prendre des châteaux aux royaumes
voisins pour étendre leur territoire.
Lorsque deux groupes ennemis se rencontrent, il y a pourparlers, et, le cas échéant,
bataille.



Épique, épique, et colégram :
C'est dans ses combats que le jeu prend toute sa dimension : les batailles se
déroulent en temps réel, opposant les deux généraux ennemis et leur armée
respective. Il ne s’agit pas ici de combats classiques des RPG, dans lesquels
quelques personnages en affrontent quelques autres : Dragon Force est l’un des
rares RPGs à avoir su mettre en scène de véritables champs de batailles.

L'escarmouche se déroule de manière très naturelle. Chaque général choisit une
formation initiale pour son armée (jusqu’à 100 soldats d’un type par général, parmi
une dizaine d’unités différentes (soldats, cavaliers, mages, dragons, samouraïs,
zombies, harpies, etc. Le choix du type d’unité n’est pas anodin, car certains
types d’unités sont prodigieusement puissants face à d’autres…) puis le combat
commence.

Les deux généraux se tiennent aux deux extrémités de l’aire de combat : ils ne
peuvent que donner des ordres, répondre aux attaques des unités ennemies, et
utiliser des techniques spéciales.

La tactique employée au combat est d’une importance capitale : foncer tête baissée
au combat s’avère être rarement judicieux…

L’attitude à adopter face à votre adversaire relève de votre jugement : attaquer,
défendre, tendre une embuscade et attendre le moment propice, etc. … le tout
mâtiné de formations de combat ayant différents effets. Chaque général opte pour
une formation des troupes initiale, qui pourra être modifiée dans la suite du combat.
La bataille fait rage, les généraux se font face (enfin derrière leurs soldats, hein) et
leur jauge de magie atteint le seuil critique ; le plus rapide d'entre eux pourra lancer
le premier une attaque fulgurante. Ces attaques spéciales sont de celles qui peuvent
donner un avantage écrasant si elles sont bien placées.

Le combat continue jusqu’à ce qu’un des généraux soit pourfendu, ou batte en
retraite. Si les unités des deux camps ont toutes été massacrées, un duel a lieu : les
deux généraux se frappent l’un l’autre, jusqu’à ce que l’un des deux s’écroule.



La stratégie du pauvre ?
Si de prime abord Dragon force passe pour un wargame simpliste, il se révèle
beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît. L’efficacité nait de la maîtrise des types d’unités,
de la connaissance des pouvoirs des généraux adverses, des forces et faiblesses de
toutes les formations et d’un peu d’ingéniosité… et quel plaisir on prend à ridiculiser
une armée entière avec quelques unités bien choisies et utilisées ! Dragon Force est
simple d’utilisation, pas simpliste.

Encore !
Vous l'avez compris, son ambiance (ah, les phases d’insulte avant un combat …
et la mauvaise foi des perdants qui battent en retraite …), son gameplay atypique
et sa réalisation sans faille font de Dragon Force un RPG unique, un must pour les
spécialistes du genre et une belle découverte pour les amateurs.
Pour les plus japonisants d’entre vous, Dragon Force existe en import sur PS2, et

avait bénéficié d’une suite (Dragon Force 2), en import également…

1 commentaire:

Hazimel a dit…

Clairement un bon jeu qui mériterait un remake.
Car malheureusement l'emulation Saturn ce n'est pas la panacée que ce soit sur PC, et encore pire sur PSP.